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" Entre 8 et 10 millions d’Indiens vont entrer tous les ans sur le marché du travail au cours des dix prochaines années ; l’économie du pays va donc devoir créer près d’un million d’emplois par mois jusqu’en 2025." Source https://data.worldbank.org/country/india

lundi 6 mai 2019

Je rappelle, pour les téléspectateurs...

Organisation et personnel[modifier | modifier le code]

Afin de garder le caractère secret de l'Aktion T4 et de privilégier une solution non bureaucratiqueT 9, Hitler n'en confie la responsabilité ni au Secrétaire d'État à la Santé du ministère de l'Intérieur, Leonardo ContiN 8, ni à la chancellerie du Reich, dirigée par Lammers, ni à la Chancellerie du NSDAP, dirigée par Martin Bormann, mais à lachancellerie du Führer, instance indépendante du gouvernement et à l'abri des contrôles financiersT 9, placée sous la responsabilité de Philipp Bouhler40 et déjà chargée de l'« euthanasie » des enfants41.
Créée en 1934 pour traiter les courriers adressés à titre personnel à Hitler par des membres du parti et les deux cent cinquante mille lettres qu'il reçoit à la fin des années 1930, la Chancellerie du Führer est un organisme sans grand pouvoir40. Mais Hitler sait qu'il peut compter sur la loyauté sans faille de Bouhler42, son efficacité, son fanatisme idéologique et son ambition43. Sous les ordres de Bouhler, Viktor Brack, encore plus ambitieux que son supérieur et ancien participant au putsch de la Brasserie43, est également idéologiquement sûr pour Hitler. Le bureau qu'il dirige, l’Amt II (Hauptamt à partir de 1939), comporte notamment une section IIb, placée sous la responsabilité de Hans Hefelmann, qui traite notamment des demandes relatives au ministère de l'Intérieur, y compris les questions sensibles de la compétence des services de santé40.
Sur la base d'instructions orales données par Hitler à son « médecin accompagnateur »T 10, Karl Brandt, et à Bouhler, et peut-être à la suggestion de ceux-ci, Hefelmann entame des discussions avec des médecins notoirement favorables à l'euthanasie, tel Max de Crinis à l'institut Göring, et met en place une organisation destinée à camoufler l'assassinat d'enfants handicapés : la Commission du Reich pour l'enregistrement scientifique des souffrances héréditaires et congénitales graves (Reichsausschuss zur wissenschaftlichen Erfassung erb- und anlagebedingter schwerer Leiden)44. Il s'agit d'un comité d'experts médicaux chargés d'établir un registre national obligatoire de tous les nouveau-nés « mal formés ». Trois membres, deux pédiatres et un psychiatre, forment un sous-comité chargé de désigner ceux qui ne méritent pas de vivre45.
Ayant eu vent de la réunion du mois de juillet entre Hitler et Leonardo Conti, Brack craint de voir le contrôle de l'opération lui échapper. Il demande donc à Hefelmann d'établir un bref mémoire statistique sur les patients internés dans des asiles et de le transmettre à Bouhler. Celui-ci obtient rapidement l'accord de Hitler pour que Brack puisse étendre ses opérations à des patients adultes, pour autant qu'elles se déroulent dans le secret le plus absolu en tenant le ministère de l'Intérieur à l'écart35. Le nombre des patients concernés étant estimé à 60 000, le maintien du secret nécessite la mise en place d'un camouflage administratif. L’Association des asiles du Reich, chargée de distribuer les questionnaires d'évaluation des patients, la Fondation d'utilité publique pour la gestion des asiles, responsable de la gestion du personnel et des aspects financiers, et la Société d'utilité publique pour le transport des patients (Gemeinnützige Krankentransport -Gekrat), sont créées et placées sous la direction de Brack ; elles s'installent toutes les trois au no 4 de la Tiergartenstrasse35. Outre Brandt, Brack et Bouhler, l'organisation dispose à ce moment de cent quatorze personnes35. Le personnel engagé pour « supprimer les bouches inutiles », à l’administration centrale ou dans les centres de gazage, ne fait l'objet d'aucune contrainte et les médecins qui refusent d'y participer ne voient pas leur carrière en souffrir ; ceux qui ne désirent plus collaborer à l'Aktion T4 ne font l'objet d'aucune sanction ou de sanctions mineures39. « Presque tous ceux qui furent sollicités se déclarèrent prêts à s'engager. En dehors des avantages financiers, des possibilités d'avancement, ou de la fierté de participer à un projet secret, une certaine conception de l'obéissance a pu jouer un rôle : on était disposé à accepter sans examen critique, comme obligatoires, des instructions à partir du moment où elles venaient « d'en haut »46 ». Cette adhésion au projet d'euthanasie forcée peut également découler du fait que le corps médical est la profession la plus nazifiée du Reich : plus de 50 % des médecins sont membres du parti nazi, de la SA et de la SS47.
Une administration composée d'un bureau central et de six départementsT 11, placée sous la direction de Gerhard BohneT 12, est mise en place et quatre associations servant d'écran à l'opération sont crééesT 13. Nazi convaincu, membre de la SS, juriste et juge d'instruction à Cologne, Bohne est « un exemple type de bureaucrate scrupuleux jusque dans les détails [...] enclin à la précision juridique et au bon ordre administratifT 14 ». Il se voit notamment adjoindre les services de Christian Wirth également remarqué pour son habileté dans l'organisation et l'administrationT 12.

Opérations de camouflage[modifier | modifier le code]

« La première tâche de Bohne consista à cacher à la population qu'une [...] entreprise de meurtre allait avoir lieu, et surtout à dissimuler le fait que la Chancellerie du Führer avait un quelconque lien avec l'entreprise d'euthanasie, sans parler de l'ordre d'exécution qui en émanait. »
— Michael TregenzaT 12
Outre le nom de code de l'opération elle-même, les centres de mise à mort ont des noms codés constitués d'une lettre, de A à E ; les dirigeants de l'Aktion T4 et les médecins qui travaillent à son siège central prennent des noms d'emprunt39. Les organisations créées pour servir de couverture à l'Aktion T4 portent des noms anodins dissimulant leur caractère mortifère, comme la Fondation caritative des soins en institution (Gemeinnützige Stiftung für Anstaltspfelge), chargée de l'embauche du personnel, ou le comité chargé des asiles psychiatriques du Reich (Reichsarbeitsdemeinschaft Heil- und Pflegeanstalten), qui est chargé de la correspondance avec les institutions à propos de l'inscription et du transfert des patientsT 13 Les questionnaires envoyés aux établissement psychiatriques, aux cliniques, aux hôpitaux et aux institutions hébergeant des patients atteints d'une maladie chronique dissimulent leur fonction première de sélection des patients destinés à l'extermination derrière des questions plus générales portant entre autres sur le budget annuel, le nombre de lits, le personnel médical et infirmier, afin de donner l'impression d'une simple enquête statistique et administrative48.
À partir de l'automne 1940, les victimes ne sont plus directement envoyées vers l'un des centres de mise à mort mais transitent par des établissements intermédiaires49, où aucun examen complémentaire des futures victimes n'est effectué50. Cette « mystification bureaucratique »50 se poursuit par l'envoi des courriers aux familles des victimes, notifiant leur transfert pour d'importantes mesures liées à la guerre, puis annonçant leur arrivée dans les centres de mise à mort, en assurant que les proches seraient avertis immédiatement d'un changement de l'état de santé des patients50.
« Compte tenu de la dissimulation médicale des assassinats, chaque certificat de décès doit être falsifié51 ». Cette falsification doit éviter qu'un grand nombre de décès ne soit relié à un endroit et à une période particuliers. Les décès sont donc attribués à des causes reliées à l'état de santé des victimes ou à des maladies ou infections qu'elles auraient pu contracter ; pour ce faire, le personnel médical chargé d'établir les certificats de décès peut se baser sur des guides écrits spécifiant les détails importants pour la cohérence des causes du décès. Pour Robert Jay Lifton, « il n'est pas exagéré de dire que le rôle « médical » premier —  et peut-être le seul — des médecins [des centres de mise à mort] consistait à déterminer la falsification la plus crédible des certificats de décès de chaque patient-victime51 ».

Les cadres médicaux[modifier | modifier le code]

« Ce qui est tragique, c'est qu'aucun de ces médecins n'eut besoin d'une loi pour participer à cette entreprise d'euthanasie. Aucun d'entre eux n'hésita sérieusement à participer à une telle entreprise. Sans y avoir été contraints en aucune façon, ils élaborèrent eux-mêmes les règles déterminant si tel patient devait vivre ou mourir. Leur participation fut entièrement volontaire et inconditionnelle »
— Michael TregenzaT 15

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