Ce qu'il y a de terrible avec le crime des puissants, c'est qu'il surpasse en horreur le pire des meurtres. C'est pour cela qu'on a inventé la notion de crime contre l'humanité. Il reste à inventer celui de crime contre le futur de l'humanité.
On a récemment entendu, heureusement dénoncé par une association, que le gouvernement avait autorisé in extremis, le 30 décembre 2015, des dérogations afin d'échapper aux règles de sécurité des centrales nucléaires.
Ceci ayant essentiellement pour but d'éviter de fermer l'EPR de Flamanville, cousin du non moins désastreux réacteur finlandais dont les conséquences ont fini de couler AREVA. Quand on a connu le bazar du montage foireux avec Siemens, qui a eu la sagesse de quitter le navire en bon rat, on se dit que les Cassandre ont beau leur dire que le palais se remplit de sang, ils continueront jusque bien après l'ALERTE ROUGE.
Mais le plus grave là-dedans, c'est bien sûr l'impact social en termes de morale. Lorsque le citoyen voit les plus hautes instances de l'Etat transgresser les règles de bonne conduite de façon éhontée, comment demander aux gens de ne pas griller les feux rouges ?
Pourrir une génération entière de citoyens, laisser aux suivantes la mission de nettoyer ces immondes taches de sang laissées sur notre histoire commune, éclabousser de leur bassesse les efforts de milliers de thérapeutes, d'animateurs, de soignants, de gens, ça donne envie de rouvrir la réflexion sur la peine de mort...
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