Ce quinquennat aura inauguré une nouvelle ère, celle de la baise par la parole. Jusqu'ici, le peuple était bien baisé par les actes : on lui promettait des choses, et on faisait le contraire.
Mais voilà que les politiques ont entendu la leçon : on leur a reproché de faire sans concerter, ils concertent. On leur a reproché de décider sans consulter, alors ils consultent.
Seulement voilà, la communication, c'est un métier. Donc, on chantourne les questions et la présentation des documents de façon à baiser le peuple, et à le faire répondre dans le sens souhaité.
Exemple merveilleux : le revenu de base. Déjà, à la base, on le renomme
revenu d'Activité. Avant il était inconditionnel, maintenant il faut
faire quelque chose (mais quoi ?) pour l'avoir. Quoi ? Mais du TRAVAIL,
voyons, ce merveilleux TRAVAIL dont tout le monde rêve.
Ensuite, un exemple avec une des mesures proposées. A la rubrique "Encourager", hue tas de feignants, la reprise d'activité. Comme si on avait besoin d'un exploiteur pour bouiner, comme si les gens qui ont le temps de faire ce qu'ils veulent, on les retrouvait au lit :D
Foutage de gueule pour amener cette belle phrase, cette perle de la doxa de la réintégration forcée en camp de travail : "Faire en sorte qu'un allocataire retrouvant un travail gagne systématiquement davantage à la fin du mois".
Foutage de gueule pour amener cette belle phrase, cette perle de la doxa de la réintégration forcée en camp de travail : "Faire en sorte qu'un allocataire retrouvant un travail gagne systématiquement davantage à la fin du mois".
Le " systématiquement " vise les feignants éhontés qui gagnent plus à ne rien faire. Mais c'est surtout déjà un "allocataire", un pauvre à qui on distribue la soupe, ça sent bon son mimimassossio, ça "allocataire", ça pue l'assisté.
Ensuite retrouvant, pourquoi "retrouvant", comme si on en avait déjà eu un, et qu'on souhaite y retourner ?
Le " retour au travail", ah, le retour d'exode, le retour à la terre, le retour au bercail, le bon peuple qui revient vers son banc de nage, l'exploité rêvant de revenir à ses chaînes. Rêve d'exploiteur.
Ensuite un "travail", c'est quoi ? C'est par exemple assembler des voitures diesel qui détruisent la planète, et qu'on pourra acheter parce qu'on fera du crédit aux insolvables, ce qui détruit l'économie. Et on peut faire cela pour une bonne partie des "emplôas" inventés au XIXème siècle : ils sont une ruine pour l'humanité, et concourent à la disparition brutale de notre civilisation.
Enfin, gagner davantage pour acheter quoi ? Encore un autre jeu Nintendo, encore un abonnement à Netflix, de nouveaux écouteurs MP3, encore une paire de basket à la mode ? Non, rien de tout cela n'est utile, donc inutile de gagner plus.
Pour toutes ces raisons, il ne faut surtout pas que le retour au travail paye, car c'est la Terre et la Nature qui payent, en fait. Ce sont les peuples qu'on exploite, les pays qui ont des ressources vous le diront. On paye la famille du dictateur et le reste du pays est dans la misère.
Et par votre "travail" ici, vous contribuez à cette chaîne honteuse de corruption, de prévarication, de destruction de la planète. Donc PAS DE RETOUR au TRAVAIL.
On ne retourne pas au travail parce que, déjà, on n'y va pas une première fois.
En effet, vous constaterez qu'on fait l'équivalent entre "retour au travail " et "retrouve un emploi". On avait perdu un emploi, il trainait sous une commode, mais on l'a retrouvé. C'est dommage, parce que si l'économie avait supprimé cet emploi, c'est qu'il n'était plus rentable. Inutile donc de ramener ce pauvre homme à ses fers, en subventionnant son emploi, qu'on le laisse tranquille.
Ne pas travailler, c'est éviter de piller les ressources naturelles de la planète.
Les gens ne veulent plus payer d'impôt, mais ils veulent qu'on leur paye des hôpitaux.
Ne pas travailler, c'est arrêter d'exploiter les peuples des autres pays.
Les gens ne veulent pas payer d'impôt, mais ils veulent qu'on leur paye des écoles.
Ne pas travailler, c'est arrêter de verser des lubrifiants dans les rivières.
Les gens ne veulent pas payer d'impôts, mais ils veulent des villes bien entretenues, bien éclairées, des routes et des rues propres et sûres, bien balisées.
Ne pas travailler, c'est respecter le silence de la nature et l'habitat des oiseaux.
Les gens ne veulent pas payer d'impôt, mais ils veulent des services publics gonflés à bloc, une préfecture tous les cent mètres, avec une douzaine d'agents à leur service pour traiter leur dossier dans la minute.
Ne pas travailler, c'est pouvoir vivre à son rythme en écoutant ses voix intérieures.
Les gens ne veulent pas payer d'impôt, mais ils veulent une hôpital devant leur porte, avec restaurant 3 étoiles, canal plus à la télé et room service d'une douzaine d'infirmières.
Ne pas travailler, c'est pouvoir faire des choses intéressantes (lire, aller au cinéma...)
au lieu de laver du linge sali par des ouvriers du textile.
Les gens veulent ne rien foutre, mais qu'on leur paye un salaire leur permettant une vie confortable, et qu'on prenne en charge leur loyer, ainsi que les frais qui plombent leur budget vacances (énergie, bouffe...). Le gouvernement devra donc faire le nécessaire auprès d'EDF et des restos du cœur, afin qu'il nous reste un max de pognon pour payer les Nike, Netflix et l'Audi que les esclaves chinois ont fabriqués la nuit.
Ne pas travailler, c'est pouvoir se reconnecter à la Nature, mais surtout à soi-même. C'est renouer avec les passions enfouies avec rancoeur pour aller servir, la rage au ventre, l'industrie à canons. C'est laisser s'exprimer sa créativité, faire profiter les autres de plus de création artistique, de plus de beauté. C'est une société où chacun et équilibré et heureux au lieu d'être frustré et haineux, déprimé, agressif...
Et cela n'est-ce pas le but de la construction d'une société ? Alors, cessons de nous entre détruire, ayons le courage d'ouvrir les yeux et d'accepter l'harmonie que l'univers nous propose. Non, je ne veux pas construire de voiture bruyante et polluante, et je peux très bien attendre qu'un cheval me livre mes chaussures, je n'ai rien à foutre qu'un drone d'Amazone vienne polluer mon ciel pour m'apporter une paire de baskets toutes les deux heures.
Vous trouvez ces arguments diversifiés ? C'est de l'honnêteté intellectuelle. Moi je vous donne les éléments, et je vous laisse décider librement. Je ne suis pas là pour conclure à votre place, je suis là pour vous donner des éléments de réflexion factuels sur des choses auxquelles vous n'auriez pas forcément pensé à mettre dans la balance.
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J'espère qu'elle fait au moins 50 mètres de haut, qu'elle pèse ses deux tonnes et qu'il faut une grue pour la soulever, que ce soit de l'art, quoi.
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